Retour sur nos activités

Le nobel 2022 - à découvrir dans le Petit salon de lecture de novembre

(18/12/22)


Petit Salon de lecture du 8 novembre 2022

 Chèr(e)s ami(e)s du Petit salon,

Comme toujours, ce fut un grand plaisir de nous retrouver autour de nos "coups de cœur" ce 8 novembre. 

Bienvenue à Patricia qui rejoint notre sympathique salon !

Un grand merci pour vos retours écrits qui ont contribué à la rédaction de ce C.R. dont voici ci-dessous les grandes lignes. 

Actualité littéraire 

- Le prix Nobel a été décerné à Annie Ernaux . Elle a témoigné notamment sur son expérience de transclasse, sur son initiation à la sexualité par un garçon brutal, sur son avortement. Elle a écrit une vingtaine de livres dont La place et Les années. Dans le discours qu'elle prononcera à Stockholm, "elle tiendra vraisemblablement à rappeler d'où elle vient, comme Camus l'avait fait".

 - Le prix Goncourt a été attribué à Brigitte Giraud pour son dixième livre : «Vivre vite», au 14ème tour, avec la double voix du Président Didier Decoin, pour départager Brigitte Giraud de Giuliano da Empoli qui a obtenu le grand prix de l'Académie française avec "Le mage du Kremlin".

 - Simon Liberati a reçu le prix Renaudot pour « Performance ».

- Le prix Fémina a choisi Claudie Hunzinger pour « Un chien à ma table ».

 Nos coups de cœur

«Dix petites anarchistes» de David de Roulet ; - éd. Libretto 2018 (Suisse)

A la fin du XIXe siècle, À Saint-Imier, on vivote entre misère et exploitation, entre les étables et une industrie horlogère encore balbutiante. La visite de Bakounine, tout plein de l’ardeur de la Commune de Paris, éveille l’idée qu’une autre vie est possible. Dix jeunes femmes font le pari insensé de bâtir, à l’autre bout du monde, une communauté où règnerait « l’anarchie à l’état pur ». Valentine, dernière survivante des « dix petites anarchistes », nous fait le récit de cette utopie en acte qui les conduit de Suisse en Patagonie jusqu’à Buenos Aires, en passant par l’île de Robinson Crusoé.  L’extraordinaire épopée de femmes soudées par un amour farouche de la liberté, qui ont choisi de « se réjouir de l’imprévu sans perdre la force de s’insurger ».
Annette : « J’ai aimé ce livre qui me donne de l’espoir avec la volonté de transformer l’utopie en actes pour un monde meilleur. Leur féminisme affirmé me réjouit le cœur »

«Taormine» d’ Yves Ravey  - éd. Les Editions de Minuit

Un couple part en vacances en Sicile. Pour rejoindre la mer, leur voiture peine sur des chemins de traverse et heurte violemment un obstacle. Ils ne s'arrêtent pas et décident de faire réparer d'urgence la voiture au prochain garage. C'est une très mauvaise idée.....Catherine : « Considéré comme roman noir par une partie de la critique, c'est aussi un roman sur la conscience (dans la sélection du Renaudot des lycéens qui sera décerné le 15/11) » 

« Miss Islande » d’Audur Ava Olafsdottir - éd. Zulma

Islandaise, professeur d'histoire de l'art à l'université de Reykjavik, cet ouvrage est son 4ème roman et a obtenu le prix Médicis étranger en 2019.

Le titre est trompeur, il ne s'agit pas d'un concours de beauté mais au contraire du destin auquel l'héroïne, jeune fille de 21 ans, veut à tout prix échapper. Car son ambition est de devenir écrivain, elle a un réel talent, et espère se faire éditer. L'histoire se passe dans les années 60 où l'Islande est un pays ultra conservateur, patriarcal, où une femme doit être mariée et au foyer. Il s'agit donc de son combat pour faire reconnaître sa valeur.

Nicole : « C'est un roman sur la liberté, la création et l'accomplissement »

« Dernier rapport sur les miracles à Little no Horse » de Louise Erdrich – éd. : « Le Livre de poche » n°31400, 2009

Ce roman de l’écrivaine amérindienne Louise Erdrich nous entraîne dans l’univers d’une réserve indienne du Dakota du Nord. Avec beaucoup d’émotions et de sensualité, il est question de secrets et de rédemption, d’amours humaines et d’amours divines.

Patricia : « On y interroge la foi mêlant croyances ancestrales et la religion catholique. On se laisse emporter par un foisonnement d'événements ordinaires et extraordinaires »

«Le Magicien» de Colm Toïbin – éd. Grasset

L’auteur, écrivain irlandais (né en 1955) est remarqué en 2004 pour son livre «Le Maître» sur Henry James.

« Le Magicien » écrit en 2022 évoque l’écrivain allemand Thomas Mann (1875-1955) prix Nobel de littérature en 1929 pour son livre «La Montagne Magique" et entre autres  « Les Buddenbrook et Mort à Venise).

La « Montagne Magique » lue par des générations d’intellectuels raconte l’histoire d’un jeune allemand qui venu voir son cousin dans un sanatorium y restera sept ans. Y seront abordés les thèmes essentiels de la vie, la mort, le temps, l’amour. Fait rare, ce livre a donné lieu en 2016 à une nouvelle traduction.

L’auteur ancre la vie de Thomas Mann dans un siècle d’histoire allemande ayant traversé les deux guerres et lutte contre le fascisme.

Thomas Mann apparaît à la fois absent et présent dans sa propre vie et devient

« Conscience et phare »

Pierrette : « Livre important à tout point de vue (600 pages) "le Magicien" a marqué la rentrée littéraire de 2022. »

 «Adieu Zanzibar» d’ Abdulrazak GURNAH – éd. Denoël

L’auteur (prix Nobel en 2021) est d'origine tanzanienne exilé en Angleterre depuis l’âge de 17 ans. Il a la nationalité britannique et a eu une carrière universitaire et de romancier.

Jacqueline : « Ce roman est une fresque sur plusieurs générations (depuis 1899) qui fait se croiser un anglais aventurier et une famille locale.  Dans une écriture simple et mesurée il aborde les effets du colonialisme, les rites ancestraux et l'exil »

 

«Quand tu écouteras cette chanson» de Lola Lafon -   éd. Stock dans la collection Ma nuit au musée (Prix Décembre 2022 et Prix les Inrockuptibles)  

La romancière passe une nuit dans l'appartement où Anne Frank et sa famille se sont cachés de juillet 1942 au 4 août 1944.

Paul : « Elle montre  que derrière l'image souvent déformée, censurée et édulcorée d'Anne Frank se cache une vraie jeune fille espiègle qui fait œuvre d'écrivain. Lola Lafon se confronte aussi durant cette nuit à sa judéité et aux fantômes de sa propre histoire ».

 

« Le Grand Tour, autoportrait de l’Europe par ses écrivains » d’Olivier Guez – éd. Grasset

Ouvrage collectif supervisé par Olivier Guez (journaliste, essayiste et écrivain, prix Renaudot pour La Disparition de Joseph Mengele, né à Strasbourg, 48 ans) qui rassemble des textes d’un écrivain de chacun des 27 pays de l’Union Européenne, sur des lieux évoquant la culture et l’histoire européenne.

Marité : « Une merveilleuse manière de voyager dans le temps, l’histoire et la géographie, et de connaître et aimer notre Europe dans sa totalité, avec toutes ses voix !

De courts textes (20 à 30 pages), comme des nouvelles, parfois passionnants, d’autres fois plus modestes, mais qui font découvrir des écrivains ou donnent envie d’en connaître d’autres de pays un peu méconnus sur le plan littéraire.

J’ai ainsi découvert, en particulier Lidia Jorge, la portugaise, avec son magnifique « Le vent qui souffle dans les grues » et Daniel Kehlmann avec son étonnant et passionnant « Les Arpenteurs du monde » (livres à disposition du groupe) ».

 « S'adapter » de Clara Dupont Monod – éd. Stock   

Prix 2021 : Fémina – Landerneau – Goncourt des lycéens

Marinette : « Histoire toute en pudeur et délicatesse de la réaction de chacun des membres de la fratrie envers un frère handicapé.  Le 4ème enfant né après le décès de ce frère doit lui même composer avec celui ci et avec lequel il doit vivre 

 « La patience des traces » de Jeanne Benameur – éd. ACTES SUD 2022

Bien souvent oubliées ou ignorées, les traces restent blotties tout au fond de soi et pourtant… elles sont bien là agitant leur petit grelot. Ressentant ces lignes de failles, Simon le héros, psychanalyste réalise qu’il a oublié de s’écouter lui-même. Il décide alors de tout quitter pour se rendre au Japon, pays de tradition, dans les îles de Yaeyama.  Accueilli par madame Itô qui collectionne les tissus anciens et son mari Daisuke qui répare les céramiques en embellissant les fêlures avec une poudre d’or (art du Kintsugi), commence alors un parcours tout en finesse et douceur.

Sylvie : « L’Écriture de J. Benameur nous invite à long parcours intérieur zen et apaisant »  

Rendez-vous le mardi 6 décembre autour du prochain thème: le Canada vu par ses écrivains. 

Bien amicalement,

Paul et Sylvie 

N.B. : Annette et Catherine se sont proposées pour l’apéritif